LE GARAGE INVENTE, de et par Claude Schmitz
Claude Schmitz, réalisateur belge, nous a présenté LE GARAGE INVENTE, un spectacle de 2h15, composé (en plus de la partie spectacle) d’un film prologue, ainsi que d’un film épilogue, projetés sur des toiles avant et après la pièce. La pièce suit Lucie (incarnée par Lucie Debay), comédienne et mère, alors que la réalité se mêle à la fiction du rôle qu’elle incarne, Verte, dans une sorte d’histoire à la Barbe Bleue. Cette pièce sert de critique envers les rôles que l'on attribue fréquemment aux femmes au théâtre et au cinéma : celui de la victime. Lucie a donc cette envie de se libérer de ce rôle dans lequel elle est retombée.
Le point central du spectacle est sa scénographie plus naturaliste et très poussée : on retrouve une voiture sur scène, un escalier, des gigantesques néons, un faux mur… On tente visiblement de créer l’illusion d'un véritable décor de garage, le tout renforcé par un jeu se voulant plutôt réaliste, tout comme les costumes (habits de tous les jours et costumes de théâtre qui sont ouvertement des costumes). De plus, les comédiens sont sonorisés (micros), ce qui laisse une possibilité de jeu moins traditionnellement théâtrale et plus proche du cinéma.
L’importance est aussi placée sur l’ambiance lumineuse et sonore (peut-être trop) intense. En effet, une scène marque le spectacle à plusieurs reprises, celle de Verte (ou Lucie, personnage et rôle se brouillent) renversée par une voiture : une lumière forte traverse la salle accompagnée d'un bruit très fort de klaxon, donnant l'illusion au spectateur de se faire lui-même renverser.
En conclusion, Le Garage Inventé de Claude Schmitz se montre comme une œuvre hybride, à mi-chemin entre théâtre et cinéma, qui questionne les limites du réel et de la fiction tout en interrogeant les stéréotypes attribués aux femmes dans les arts narratifs. La scénographie immersive, oscillant entre naturalisme et artifice, ainsi que l’ambiance sonore et lumineuse percutante, participent à l’expérience sensorielle unique proposée aux spectateurs. Malheureusement, les moyens mis dans ce spectacle ne sont pas supportés par un texte qui reste assez faible.
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