Journal théâtral de Tobias M. Visse

Journal théâtral de Tobias M. Visse

Spectacles

Les spectacles que j'ai vus (et peut-être aimés...)


OTHELLO, mis en scène par Oskaras Koršunovas

Vu le 29 novembre dans le cadre du festival des Boréales (cf : DAN DA DAN DOG).

 

(Article in coming...)

 

 

 

Applaudissements et salutations !

 


29/11/2024
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UNE MAISON DE POUPEE, Ibsen, mis en scène par Yngvild Aspeli et Paola Rizza

La programmation du CDN de Caen m'a peut-être déçu jusque là, mais heureusement (!!!), Plexus Polaire m'a redonné espoir pour la suite de cette saison théâtrale.

 

© Plexus Polaire

 

 


20/11/2024
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QUI A PEUR, de Tom Lanoye, mis en scène par Aurore Fattier

Le 12 novembre 2024, nous sommes allés voir le spectacle QUI A PEUR de Tom Lanoye, par Aurore Fattier, avec Koen De Sutter, Ipek Esra Kinay, Khadim Fall et Judith Henry. 

Le spectacle, inspiré de "Qui a peur de Virginia Woolf", suit deux acteurices vieillissants (Koen et Judith) après un spectacle. Le public est parti, et ils s'apprêtent à rencontrer Ipek et Khadim, deux jeunes comédien·es d'origines étrangères. Koen souhaite les inclurent dans leur spectacle pour jouer le jeune couple, afin d'obtenir des subventions. 

QUI A PEUR a pour objectif de questionner sur ce qu'on appelle la "discrimination positive".

 

 

Personnellement, j'ai trouvé ce spectacle opaque. Il se tourne vers une envie d'intellectualisation des problèmes actuels du théâtre qui n'aboutit pas vraiment. Chaque problème soulevé est abandonné rapidement, chaque action possible est ignorée... La pièce est, selon moi, une pièce "pour intello". Dommage pour une pièce qui parle de problèmes assez importants...


12/11/2024
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LE GARAGE INVENTE, de et par Claude Schmitz

Claude Schmitz, réalisateur belge, nous a présenté LE GARAGE INVENTE, un spectacle de 2h15, composé (en plus de la partie spectacle) d’un film prologue, ainsi que d’un film épilogue, projetés sur des toiles avant et après la pièce. La pièce suit Lucie (incarnée par Lucie Debay), comédienne et mère, alors que la réalité se mêle à la fiction du rôle qu’elle incarne, Verte, dans une sorte d’histoire à la Barbe Bleue. Cette pièce sert de critique envers les rôles que l'on attribue fréquemment aux femmes au théâtre et au cinéma : celui de la victime. Lucie a donc cette envie de se libérer de ce rôle dans lequel elle est retombée.

 

Le point central du spectacle est sa scénographie plus naturaliste et très poussée : on retrouve une voiture sur scène, un escalier, des gigantesques néons, un faux mur… On tente visiblement de créer l’illusion d'un véritable décor de garage, le tout renforcé par un jeu se voulant plutôt réaliste, tout comme les costumes (habits de tous les jours et costumes de théâtre qui sont ouvertement des costumes). De plus, les comédiens sont sonorisés (micros), ce qui laisse une possibilité de jeu moins traditionnellement théâtrale et plus proche du cinéma.

 

 

L’importance est aussi placée sur l’ambiance lumineuse et sonore (peut-être trop) intense. En effet, une scène marque le spectacle à plusieurs reprises, celle de Verte (ou Lucie, personnage et rôle se brouillent) renversée par une voiture : une lumière forte traverse la salle accompagnée d'un bruit très fort de klaxon, donnant l'illusion au spectateur de se faire lui-même renverser.

 

En conclusion, Le Garage Inventé de Claude Schmitz se montre comme une œuvre hybride, à mi-chemin entre théâtre et cinéma, qui questionne les limites du réel et de la fiction tout en interrogeant les stéréotypes attribués aux femmes dans les arts narratifs. La scénographie immersive, oscillant entre naturalisme et artifice, ainsi que l’ambiance sonore et lumineuse percutante, participent à l’expérience sensorielle unique proposée aux spectateurs. Malheureusement, les moyens mis dans ce spectacle ne sont pas supportés par un texte qui reste assez faible.


16/10/2024
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RE CHICCHINELLA, de et par Emma Dante

Le 5 octobre 2024, nous avons pu voir le spectacle RE CHICCHINELLA (“Le Roi poule”) de, et par, Emma Dante à la comédie de Caen. Ce spectacle était en italien (napolitain) surtitré.

La pièce suit un roi (Carmine Maringola) alors qu’il tente de se libérer du mal dont il souffre et dont il ne peut pas se débarrasser : une poule qui s’est plantée dans ses entrailles alors qu’il voulait s’essuyer le postérieur… Il décide alors de jeûner afin de ne pas donner assez de nourriture à la créature, et, ce faisant, il se laisse mourir lui-même de faim. La famille royale et la cour essayent alors de le faire se nourrir mais le Roi, convaincu qu’ils ne sont intéressés que par les œufs d’or que pond la poule, refuse. Il finit donc par mourir après avoir tenté une énième extraction de la poule.

 

La scénographie est dans la lignée du symbolisme, c’est-à-dire scène nue, à l'exception de fauteuils parfois amenés sur scène par les figures constituant la cour du Roi. On trouve une lumière presque immobile, qui éclaire (pour la plupart du spectacle) une grande partie de la scène sans grande différence, mis à part à la fin (après la mort du Roi) où la lumière est pratiquement absente, à l'exception d’un néon de pharmacie bleu.

Le jeu (dramatique, les personnages ne s’adressent pas au public) est ce qu’on pourrait qualifier de grotesque, donc comique par le bizarre, le caricatural, avec une grande importance placée sur le travail du corps, qui est plus visible à travers la performance très physique de Maringola (qui gonfle son ventre, fait mine d’être dirigé par la poule, etc…). Il est donc clair que ce qui est le plus mis en avant dans ce spectacle est le travail corporel, renforcé par l’absence de décor afin de ne pas déconcentrer le spectateur.

 

Pour ce qui est des costumes, l’esthétique grotesque se fait aussi voir. Pour les figures de la cour, on trouve des sous-vêtements ainsi que des jambes et fessiers accentués par des collants rembourrés beiges, dans l’optique de créer une impression de ridicule et de burlesque (la cour étant ridiculisée et presque nue).

 

 

Au niveau du texte, bien que la majeure partie de la pièce soit comique, voire tournée au ridicule, on retrouve à certains moments des passages émouvants, ou même tragique, comme la mort du Roi, où le ton change drastiquement.

 

En conclusion, Re Chicchinella d’Emma Dante propose une réflexion comique sur le pouvoir, et l’obsession, portée par une esthétique grotesque et minimaliste. La mise en scène dépouillée, alliée à de grandes performances physiques et à des costumes volontairement absurdes, invite le spectateur à plonger dans un univers ridicule, pourtant parfois tragique.


05/10/2024
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