L’odeur de l’hiver
Je me rappelle l’odeur de l’hiver. Odeur boisée, froide, qui caressait mes joues comme l’on caresse le nouveau-né.
Longtemps, j’ai regretté le vent qui battait mes oreilles, et qui me susurrait, lorsque la maison endormie ne murmurait plus mot, des paroles que je gardais en moi toute une nuit.
L’hiver, je l’ai connu. Peut-être plus que quiconque. Et l’hiver, oui, l’hiver, je l’ai aimé.
J’espère qu’il a gardé une trace de moi, dans ces feuilles qu’il emportait avec lui chaque fois qu’il soufflait.
L’hiver est passé, comme toute saison. Et alors, quand est venu le printemps, je l’ai pleuré, la tête enfouie dans les bourgeons et les fleurs naissantes. Tristesse de pleurer dans la couleur, tristesse de pleurer la tendresse du vent.
Ô, Hiver, quand reviendras-tu ? Dois-je attendre une année entière, avec l’espoir de retrouver ta caresse ?
Pitié, retourne à moi, ne m’abandonne pas, car sans toi… Sans toi, rien ne renaît, sans toi, je meurs sans m’achever.
Tobias M. Visse
Bleu, photographie originale, 2024
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